Le système de cotation en escalade est différent pour la voie et pour le bloc, passer une 6a en voie n’est pas la même chose qu’une 6A en bloc. Nous avons donc divisé ce guide en deux, en commençant par la voie et en finissant par le bloc. Nous espérons que ce guide vous sera utile et vous aidera à y voir plus clair sur ce sujet !
Les cotations pour l’escalade de voie
En France, le système de cotation pour l’escalade en voie est assez simple. Les cotations vont de 1 à 9, 1 étant le plus simple et 9 le plus dur. La difficulté de la voie est ensuite précisée par la lettre a, b ou c, a étant le plus simple et c le plus dur.
Une voie côté 5a est donc plus facile qu’une 5b, qui est plus facile qu’une 5c, qui est plus facile qu’une 6a, etc.
Pour encore plus de précision on peut rajouter un “+”, ainsi une voie en 6b+ est censée être plus difficile qu’une 6b.
Les 3 premiers niveaux ne sont jamais utilisés en escalade, puisqu’ils désignent des passages suffisamment simples pour ne pas avoir besoin d’être assuré. Les voies les plus simples commencent donc dans le 4ème degré, et pour passer une 6a il faut déjà un bon niveau de pratique en escalade. Dernière précision, cette échelle de cotation est ouverte, c’est-à-dire que si quelqu’un réussit un jour l’exploit d’ouvrir une voie plus difficile qu’une 9c+, il ou elle pourra proposer une cotation de 10a. Plus d’information ci-dessous, dans la partie “Comprendre les cotations d’escalade”.
Voici un petit tableau pour vous aider à comprendre ce que signifie chaque cotation, mais gardez en tête que le niveau de difficulté est hautement subjectif, et dépend beaucoup de la morphologie et du type d’escalade. Là-encore, plus d’informations ci-dessous.
Cotation | Difficulté |
1,2 et 3 | Sentier de randonnée plus ou moins escarpé, qui peut demander d’utiliser ses mains pour progresser |
4 a,b et c | Niveau débutant, tout le monde peut y arriver. C’est tout de même suffisamment raide pour avoir besoin d’être assuré. |
5a et 5b | On rentre vraiment dans l’escalade sportive. Les mouvements sont simples, les prises évidentes. |
5c | Les mouvements deviennent plus techniques et complexes, les prises sont moins évidentes. |
6a | Il faut généralement plusieurs mois ou plusieurs années de pratique pour atteindre ce niveau (en fonction de la forme physique). Les mouvements demandent de la technique et de la force. |
6b et 6c | Les voies deviennent très techniques (difficile de savoir où et comment placer ses appuis), il est obligatoire d’avoir un bon niveau athlétique. |
7a | Ce niveau est un seuil infranchissable pour la majorité des grimpeurs. Il faut plusieurs années de pratique, un excellent niveau physique et un très bon niveau technique pour réussir ce niveau de voie. |
7b et 7c | Les voies deviennent de plus en plus difficiles. |
8a | Au niveau amateur comme professionnel, il n’y a que les gens qui consacrent leur vie à l’escalade qui peuvent espérer grimper à ce niveau. C’est une vraie prouesse. |
8b et 8c | Ces voies paraissent absolument impossibles au commun des mortels (et à la plupart des grimpeurs aussi). |
9a | Seule l’élite professionnelle peut espérer grimper à ce niveau. |
9b | Seule une dizaine de grimpeurs dans le monde ont réussi à grimper une voie dans ce niveau. |
9c | Il n’y a actuellement qu’une seule voie de ce niveau dans le monde : Silence. Proposée et complétée uniquement par Adam Ondra (source). |
Comprendre les cotations d’escalade
Les degrés d’escalade sont assez faciles à comprendre. Plus le chiffre est grand, plus la voie est difficile, pas vrai ? Bien que ce soit vrai, comprendre les nuances des cotations d’escalade, que ce soit en bloc ou en voie, peut vous aider à bien choisir vos projets et vous permettra également de parler escalade à d’autres grimpeurs beaucoup plus facilement.
Attention : Le système de cotation en escalade est subjectif, il n’existe pas de système parfait pour classer les voies entre elles. Bien que les systèmes de notation se soient améliorés au fil des ans, il n’en reste pas moins que l’escalade est un sport hautement individuel et subjectif. Nos différences (morphologie, souplesse, technique, force,…) nous rendent plus forts dans certains domaines, plus faibles dans d’autres, et rendent impossible la mise au point d’un système parfait de classement des voies. Mais, après tout, c’est ce qui rend notre sport spécial !
Comment les voies sont cotées ?
Existe-t-il un genre de QCM qui puisse déterminer la cotation exacte d’une voie ? Malheureusement pas.
Au fil des ans, les grimpeurs du monde entier sont devenus simplement un peu plus doués pour déterminer si telle voie est aussi difficile que telle autre. C’est tout. On adorerait pouvoir dire que si vous êtes capable de grimper un 6a, vous pouvez grimper tous les autres 6a. Mais la vérité, c’est que vous pouvez enchaîner à vue un 6a un jour et lutter pour terminer un 5c le lendemain. C’est ce qui fait de l’escalade un sport assez ingrat pour les débutants (et aussi pour les moins débutants d’ailleurs).
Alors quand vous regardez un topo ou quand vous essayez de lire une voie, rappelez-vous que les cotations ne sont rien de plus que la meilleure estimation de la difficulté de la voie par l’ouvreur ou par la première personne à la grimper. Ça a beau être la meilleure estimation existante, ça reste une supposition.
Les cotations pour l’escalade de bloc
La cotation des blocs en escalade suit la même logique que pour la voie. On suivra donc le même système de chiffre, suivie d’une lettre voire d’un “+” pour préciser le niveau de difficulté. En général, les lettres sont écrites en capital pour distinguer la cotation voie d’une cotation bloc. Ainsi on écrira 5C+ ou 7A.
La cotation de bloc est plus dure que la cotation voie. Une personne aui fait du 6a max en voie fera rarement du 6A en bloc, en tous cas pas sans s’entraîner spécifiquement pour le bloc. Les blocs étant bien plus court que les voies, les mouvements demandés sont généralement plus acrobatiques et dynamiques, et demandent plus de souplesse et de force que pour une voie du même niveau. Il n’est pas rare de voir un grimpeur “perdre” un chiffre quand il passe du bloc à la voie, passant de 5B au maximum en bloc alors que ce même grimpeur peut faire du 6b en voie.
Les cotations de blocs à l’étranger : la V-scale
La cotation “V-scale” est très utilisé à l’étranger. C’est une cotation d’origine étasunienne, mais qu’on peut retrouver en Asie, en Australie ou encore en Amérique du sud. V pour Vermin, du nom d’un célèbre grimpeur américain, John “Vermin” Sherman. C’est un système d’évaluation simple qui classe les problèmes de bloc sur une échelle de difficulté de 0 à 17, on notera par exemple un bloc simple V1. Il arrive parfois de voir un “+” ou un “R” à côté d’une cote V, mais ceux-ci ne font que signaler qu’il vaut mieux être grand pour passer le bloc, et ne sont pas très utilisés. Le plus gros problème de cette échelle, c’est son manque de nuance comparativement à la cotation de Fontainebleau.
Les cotations de bloc des salles privées : Le niveau d’escalade en bloc par couleur
Les salles privées aiment bien utiliser un système de cotation maison pour le bloc, souvent à base de couleur. Le problème de décrire un niveau d’escalade en bloc avec 6 ou 7 couleur, c’est le manque de nuance. Les pratiquants, surtout débutants, vont avoir l’impression de stagner parce qu’il reste longtemps dans la même couleur, alors qu’en réalité leur niveau s’est amélioré, juste pas suffisamment pour passer au niveau suivant.
Évidemment, toutes les salles privées n’utilisent pas le même code couleur, ce serait bien trop simple…
La cotation par couleur utilisée dans les salles Climb’up et Arkose pour le bloc
Les salles Climb’Up et Arkose utilisent une cotation par couleur, en leur associant un niveau de difficulté assez vague. Par exemple : jaune = facile, vert = peu difficile, bleu = assez difficile,…., noir = abominable. Ces cotations changent souvent, et elles peuvent varier d’une salle à l’autre, le mieux est encore d’aller se renseigner à l’accueil pour en savoir plus,
La cotation utilisée dans les salles Block’Out
Chez Block Out, on est passé d’une cotation par couleur à une cotation chiffrée. Ça permet d’avoir plus de grades différents sans multiplier les couleurs. La difficulté va de B1 à B14, comme indiqué sur l’image et le tableau ci-dessous.
Cotation | Difficulté |
B1 – B2 | Facile |
B3 – B4 | Peu difficile |
B5 – B6 | Assez difficile |
B7 – B8 | Difficile |
B9 – B10 | Très difficile |
B11 – B12 | Extrêmement difficile |
B13 – B14 | Abominable |
Utiliser les cotations d’escalade pour choisir vos voies
Maintenant que vous avez une meilleure compréhension de la lecture des cotations d’escalade et de ce qu’elles représentent, parlons de la façon d’utiliser ces cotes d’escalade dans votre pratique sportive. Le plus important, selon nous, c’est de ne jamais considérer les cotations d’escalade comme une finalité. L’objectif de votre grimpe dépend de vous. Peut-être voulez-vous devenir plus fort, améliorer votre technique, profiter d’un bon moment entre amis, ou enchainer une voie bien précise en extérieur. Ce sont des objectifs atteignables, sains et mesurables en escalade. Et comment les mesurer ? En utilisant les cotations d’escalade. Elles doivent être utilisées pour mesurer vos progrès, pas pour déterminer les résultats. Vous serez toujours insatisfait si vous fixez vos objectifs d’escalade en fonction des cotations. Pourquoi ? Parce que les cotations en escalade sont des cibles mouvantes, et que vous allez donc les manquer 100% du temps.
N’oubliez pas aussi de vous tester régulièrement sur des cotations plus élevées que celles que vous faites habituellement. Vous serez étonnés de voir que vous allez réussir plus souvent que vous ne le pensez ! Et puis c’est un excellent moyen de progresser.